Le « Puerto Blanco Drive »
Sous le soleil devenu brûlant, nous filons vers l’aventure, avec le pack d’eau dans le coffre conformément aux conseils prodigués : la panne du véhicule dans ce milieu pouvant devenir fatale à ses occupants.
Nous nous arrêtons pour remplir le livret contenu dans une boite au départ de la piste. Nous déclinons sur celui-ci notre nom, adresse, date et heure, ces informations serviront au gardien de ces lieux pour savoir si nous sommes bien revenus.
Nous prenons le départ de notre deuxième itinéraire, long de 85 km et qui nous conduira vers l’ouest dans une zone beaucoup plus aride, avec une végétation beaucoup moins dense. Un microclimat semble s’être installé dans ce lieu, probablement à cause de la présence d’une barrière montagneuse qui peut-être influence la répartition des précipitations et de la nature de son sol. C’est mon coéquipier, Alain Le Boulanger qui pilote, nous avons décidé de rouler une vingtaine de km sans nous arrêter, mais la piste devient de plus en plus mauvaise. Nous avons l’impression d’être sur la piste d’un rallye, la vitesse est de 10Km/h maximum. Ici, la DDE ne semble pas être de service tous les ans. Les trous sur la piste sont énormes et nous n’avons pas opté pour le 4/4 trop onéreux malheureusement.
Nous rencontrons encore des Ferocactus Covillei, des echinocereus, des saguaros et bien d’autres. Nous suivons notre piste au pied des Puerto Blanco Mountains. Nous arrivons dans un lieu magique pour découvrir une multitude d’Opuntia biguelowii avec pour horizon les montagnes d’origine volcanique datant de l’époque tertiaire dont le point culminant Pinkey Peak se situe à 960 m.
Ici, les saguaros ont énormément souffert de la rudesse des hivers mais aussi des chaleurs de l’été, ils sont beaucoup plus petits et semblent vraiment ne pas avoir eu leur minimum d’eau. La région est plus aride, la dureté du désert est omniprésente et semble bien marquer des points sur l’état de la végétation.
A la Golden Bell Mine, un simple trou nous attend, recouvert d’un grillage contre lequel la rouille a beaucoup de mal à s’imposer dans la sécheresse du lieu.
Plus loin, c’est le ranch Bonita Well, quelques fils barbelés toujours en parfait état, l’abreuvoir pour le bétail et l’éolienne nous informe qu’il devait bien y avoir de l’eau en ce lieu. Un ranch fait avec audace à l’apothéose dans les années 1930, a été complètement abandonné vers 1976 à la disparition du dernier fils de Robert L. Gray. Le bétail laissé en liberté, revenait obligatoirement au ranch à cause de l'abreuvoir, seul point d'eau dans ce désert et était capturé grâce à une porte qui se refermait automatiquement. |
Puis nous nous arrêtons un peu plus loin à cet endroit ou un premier saguaro cristé nous attend. Il a l’air bien seul et semble uniquement survivre dans ce milieu si sauvage et très désertique. |
Après le Quitobaquito oasis, nous allons rendre notre première visite à Lophocereus schotti. Ce cactus colonnaire se ramifie avec l’âge, on l’appelle ici Senita car ses tiges se termine par une touffe de poils grisâtres comme celle d’un vieil homme. Sa taille de 4 à 5 m en fait un des plus petits parmi les géants. |
Nous sommes à quelques centaines de mètres de la frontière mexicaine, un grillage de seulement un mètre de haut nous sépare de l’Etat voisin. Nous nous arrêtons prendre quelques clichés d’un Chain Fruit Cholla dont les articles composés de fruits s’enchaînent bout à bout pour atteindre le sol. |
Au passage nous apercevons un beau spécimen de saguaro, avec des tiges courbées vers le bas et qui semble nous tirer sa révérence. C’est le gel des hivers qui a modifié abusivement sa forme et il fait un peu pitié. |
Mais plus à l’est, c’est un saguaro mort qui interpelle notre attention, son squelette formé de bois est encore érigé vers le ciel. |
Le soleil commence à être bas à l’horizon et nous avons décidé de rentrer à Tucson. Nous retrouvons enfin le bitume et là un garde semble surveiller. Nous allons traverser une dernière fois le territoire des indiens Tohono O’odham.
La magie de l’endroit nous autorise à le qualifier de paradis pour amateur de cactées. Nous pouvons vous assurer que le désert de Sonora est un pays magnifique. C’était le 19 août 2000 par une belle journée d’été.